En collaboration avec Dre Martine Lehoux | Je ne connais pas une femme qui ne souhaiterait pas sortir sans fond de teint, fard ou crayon correcteur. Plus souvent qu’autrement, c’est cette quête au teint-de-pêche-qui-respire-la-santé-et-donc-la-jeunesse qui motive un tête-à-tête chez Dermapure avec l’une de nos consultantes. Pourquoi tout ce rouge aux joues, ces petits vaisseaux éclatés sur les ailes du nez ou sur le menton? Comment contrôler ces rougeurs… sans être dans le rouge? Avec Dre Martine Lehoux, spécialiste en lasers dermatologiques et membre de notre équipe à Québec, on fait le point pour vous.
Le teint constitue l’un des principaux aspects affecté par le temps. Loin derrière nous la peau de bébé. Exit le teint impeccable. Quasi impossible le réveil sans trace au visage. D’où nous viennent donc ces rougeurs?
Ces rougeurs sont habituellement causées par la dilatation des petits vaisseaux sanguins qui ne se referment plus. Normalement les vaisseaux de la peau ont une dynamique : ils ouvrent, laissant ainsi affluer le sang qui donne un peu de sa couleur à la peau, puis se referment pour un retour à la normale. Il s’agit d’un phénomène normal de rougir sous l’effet des émotions, de l’exercice, du froid, de la chaleur, de l’alcool, etc… Autant de facteurs qui varient d’une personne à une autre. Certains individus sont plus « sanguins » et rougiront pour un oui ou pour un non alors que d’autres auront besoin de facteurs extrêmes.
Les rougeurs permanentes, elles, résultent du fait que, progressivement, les vaisseaux ne se referment plus, laissant ainsi passer le sang de façon continue. Ces vaisseaux « incompétents » laissent ainsi place à des rougeurs persistantes aux sites problématiques. Ce problème est souvent appelé couperose, rosacée ou télangiectasies.
Le principal facteur qui module ce problème est génétique : c’est souvent une histoire de famille. Comme j’explique à mes patients pour imager la chose, « c’est comme si vous étiez programmé dans vos gènes pour avoir une garantie limitée sur le millage de vos vaisseaux. Ne fait pas de la couperose qui veut… ».
Parfois, il peut aussi s’agir de séquelles dues à une engelure, un coup de soleil intense ou suite à une chirurgie (une rhinoplastie, entre autres).
J’imagine que la météo de notre coin de pays n’aide en rien à la cause : le froid intense et les changements de température drastique ne doivent qu’amplifier ces rougeurs, non?
Je dirais que les facteurs qui favorisent la progression de la couperose chez ceux qui en ont la tendance se résument à deux choses : les rayons UV et tout ce qui fait rougir de façon intense à répétition et qui sollicite l’ouverture et la fermeture fréquentes des petits vaisseaux. On peut donc comprendre que les monteurs de ligne, par exemple, et les travailleurs de chantier seront plus exposés à ces facteurs qu’un employé de bureau. Même risque accru du côté des sportifs extérieurs.
Il existe plein d’autres facteurs répertoriés, souvent relatifs à l’alimentation : les épices, la caféine et le chocolat pour n’en nommer que quelques-uns. Ces derniers sont variables d’une personne à l’autre et je suggère de vous y attarder seulement si vous notez l’apparition d’une rougeur importante (flushing) lorsque vous consommez ces aliments… Il ne faut pas regarder ce qui fait rougir le voisin, mais bien ce qui a un impact sur vous-mêmes.
Le soleil à lui seul est un facteur important : je note souvent chez les patients qui travaillent sur la route une couperose accentuée à gauche, d’où provient le soleil quand ils conduisent. Oui, oui: les rayons UV passent au travers des fenêtres!
Couperose ou rosacée, on confond souvent les deux. Dre Lehoux, éclairez-nous!
C’est une excellente question et ces termes sont même utilisés différemment selon le médecin consulté; je peux donc comprendre la confusion générale! Pour essayer de démêler les choses, voici comment je l’explique à mes patients.
Couperose :
- C’est le problème vasculaire dont je parlais en introduction : vaisseaux dilatés qui laissent passer le sang, créant ainsi des rougeurs permanentes.
- Il peut s’agir de très petits vaisseaux non visibles individuellement, mais qui, regroupés donnent un fond rouge (aussi appelé érythrose).
- Il peut aussi s’agir de vaisseaux plus gros qui créent des lignes rouges plus évidentes sur le nez, les joues ou le menton.
Rosacée :
- Il s’agit ici d’un problème mixte : couperose accompagnée d’éruptions cutanées, ce qui lui mérite aussi parfois le nom d’acné rosacée.
- La composante vasculaire implique souvent des petits vaisseaux.
- La présence de « boutons » est souvent amplifiée lorsque le fond est très rouge, ce qui crée une congestion propice à l’apparition des ceux-ci.
Il y a du positif à passer maître en camouflage; les produits et les techniques de maquillage peuvent nous aider à récupérer la face… Sauf que si l’on souhaite régler le problème plutôt que le cacher, que nous conseillez-vous? Existe-il réellement des crèmes pouvant calmer toute cette activité vasculaire?
Il existe effectivement différents types de crèmes qui peuvent aider :
- Certaines crèmes permettent de diminuer l’activité vasculaire, rendent les vaisseaux plus résistants et calment l’évolution de la couperose. Dans les cas extrêmes, on pourra recourir à des crèmes sous ordonnance.
- Pour la rosacée, on pourra ajouter, sous ordonnance, des crèmes qui calmeront les poussées inflammatoires, lesquelles contiennent un agent connu sous le nom de métronidazole. Certains cas plus sévères nécessiteront même des antibiotiques à effet anti-inflammatoire comme la Minocycline ou l’Apprilon.
Lorsqu’on vous croise à la clinique, on ne peut manquer de voir toutes ces lunettes de protection différentes que vous arborez sur la tête ou autour du cou… Doit-on comprendre que plusieurs techniques peuvent être utilisées pour traiter les rougeurs en clinique, selon la peau traitée?
Pour la composante vasculaire, il existe effectivement des moyens pour la diminuer, et qui, de ce fait, aident la composante inflammatoire chez les gens atteints de rosacée, et ce, en diminuant la congestion.
Comme il s’agit habituellement de vaisseaux trop petits pour qu’on puisse les traiter par des injections comme pour les varices, on utilise des technologies impliquant des lumières : le laser ou la lumière intense pulsée, lesquelles nous permettent de générer dans les vaisseaux une chaleur qui les irritera et les fera disparaître.
- La lumière intense pulsée (IPL) est la façon « douce » de traiter la couperose et nécessitera souvent plusieurs séances (de 4 à 6). Cette technologie a la particularité de traiter plusieurs cibles à la fois (taches brunes, poils, couperose), mais de façon moins ciblée… On peut donc la comparer à un pneu 4 saisons : elle fait un peu de tout, en plusieurs traitements.
- Concernant les lasers, ceux que nous possédons à Québec nous permettent de traiter efficacement les rougeurs selon le type de vaisseau. Le nombre de séances dépendra de la situation au départ. Une personne au teint violacé nécessitera évidemment plus de séances que celle qui est légèrement rouge.
Comment est la peau, à la fin d’une séance type? Y a-t-il une convalescence particulière à prévoir?
Les lasers vasculaires, tout comme les lasers d’épilation, sont couplés à des refroidisseurs, lesquels protègent la peau contre la « surchauffe » et les blessures. Ainsi, à la fin d’un traitement, on pourrait dire que la sensation est comparable à celle d’un coup de soleil. L’eau thermale et les compresses froides atténuent rapidement cet inconfort. Certaines personnes dont la peau est plus réactive pourront noter un peu d’enflure dans les jours qui suivent.
Le maquillage est permis rapidement après le traitement, de même que les soins habituels. La seule consigne est d’éviter les coups de soleil et les engelures dans les jours qui suivent en appliquant les protections appropriées.
Et le soleil… ami ou ennemi?
Sans hésitation : le pire ennemi de la peau, qu’on se le dise! Et croyez-moi, pour avoir travaillé dans le domaine médico-esthétique depuis 23 ans, je sais de quoi je parle! Il n’est pas seulement la cause des cancers de peau : il accélère le vieillissement et le flétrissement de la peau, amplifie la couperose et cause l’apparition de taches brunes.
Chez Dermapure, il faut prévoir en moyenne 250 $ par séance pour un traitement à l’IPL. Maintenant, Dre Lehoux, pouvons-nous espérer « régler » le problème une fois pour toute?
Le coût d’une séance dépendra de la surface à traiter. Au laser, il pourra varier entre 175 $et 350 $. Le nombre de séance pour faire « le grand ménage » variera selon la condition. Ceci dit, la couperose étant un problème chronique, il faut absolument avoir une notion d’entretien annuel. La fréquence des traitements d’entretien dépendra de la vitesse à laquelle évoluera le problème. Nous traitons certains patients aux 6 mois en raison de leur travail ou autres facteurs, et d’autres, aux 6 ans…. C’est le miroir qui ramène les gens!
Laisser aller ses rougeurs, c’est prendre le risque de voir ces dernières gagner du terrain au fil des années. Et comme il vaut mieux prévenir que guérir… Je crois maintenant que vous savez quoi faire! Merci Dre Lehoux!
Chez Dermapure, nous vous recevons pour une évaluation personnalisée et ce, gratuitement. Une consultante expérimentée analyse la condition de votre peau et vous suggère un plan de traitement adapté à vos conditions. Prenez rendez-vous dès maintenant!